Bord d'étang

Projection sur verre dépoli, 2016, HD, stéréo, boucle, 5 minutes, dim. variables. Crédit photo : Mario Baux-Costesèque.

Ces images sont tirées de plans filmés sur les rives de l’étang de Port-la-Nouvelle dans le sud de la France. Autour de cet étang se sont installés un dépôt important de carburant et une usine de ciment.
Les algues, les oiseaux, les pétroliers et la FIFA se côtoient autour d’un même lieu et en même temps. Les plans successifs changent d’échelles. Une sensation d’absurde affleure dans cet univers en lévitation où le vivant observe ce que font les humains.

La pièce Bord d'étang a été l'occasion de collaborer avec Romain Ozane pour la bande son.

Sélection

- Sélection et diffusion pour la « Nuit européenne des musées 2017 », concours Qui sont les animaux ?, Musée de la Chasse et de la Nature, Paris.

En savoir plus

Référence associée

. Philippe Descola, Diversité des natures, diversité des cultures, collection Les Petites conférences, Bayard Éditions, Montrouge, 2010, p. 29-32.

« Les Aborigènes ne traitent pas les non-humains comme des personnes. Pour un chasseur australien du totem du kangourou, un kangourou n’est pas un partenaire social comme il le serait pour un Indien d’Amazonie, avec qui il peut passer un contrat. Le kangourou est bien plutôt une sorte de réplique de lui-même sous une autre apparence. Chacun à leur manière […] ne sont que des incarnations provisoires de ses qualités issues du moule kangourou. […] La destruction éventuelle du site kangourou où les petits esprits s’incorporent pour fabriquer des humains du totem du kangourou, des kangourous et d’autres êtres qui dépendent du même totem, les empêcherait de se perpétuer et condamnerait donc à l’extinction humains et non-humains.[…]
Il s’agit pour les Aborigènes australiens de protéger la source même de leur vie et de leur descendance. Ce sont les sites où sont déposées les semences tout à fait concrètes qui permettent à des êtres vivants de différentes espèces de se reproduire tels qu’ils sont. De ce point de vue, les sites totémiques ne sont pas des sites sacrés en un sens traditionnel, il faudrait plutôt les voir comme des sortes de couveuses où dorment des générations futures d’hommes, de plantes et d’animaux et non comme des lieux empreints de respects religieux à la manière de la grotte de Lourdes ou de La Mecque. »